Jean Narcisse Djaha, PhD
Comment y parvenir en Afrique ? Comment la jeunesse africaine peut-elle devenir un acteur majeur dans la lutte contre l’insécurité alimentaire sur le sol africain ? Comment les jeunes entrepreneurs agricoles africains peuvent proposer des solutions pratiques pour générer de la richesse ? Comment la jeunesse peut-elle aider à la transformation des produits agricoles sur place ?
Pour réaliser cet objectif noble, la jeunesse africaine doit voir grand et agir à grande échelle. Selon Docteur Akinwumi Adesina, président de la BAD, l’agriculture est une industrie – une industrie qui aidera les pays à diversifier leur économie, à réduire leur dépendance aux importations de denrées alimentaires, à créer des emplois et à revitaliser les zones rurales.
Dans de nombreux pays africains en développement, les jeunes entrepreneurs participent activement au développement des systèmes alimentaires et agricoles en général – contribuant à la lutte contre l’insécurité alimentaire de leurs pays, régions et de leurs communautés. En tant qu’entrepreneurs et innovateurs – tirant parti des innovations technologie, ils jouent un rôle crucial dans la révolution du secteur agricole, alimentaire et agroalimentaire partout en Afrique.
Les jeunes constituent donc un groupe démographique important pour le développement de l’Afrique et, aujourd’hui, la plupart des initiatives agricoles visent ce groupe afin d’accroître leur participation au développement agricole et économique.
Des initiatives menées par le secteur privé, telles que La Djebonoua Development Foundation, travaille en partenariat avec un large éventail de parties prenantes, y compris le secteur privé, les organisations internationales, les philanthropes, les partenaires de développement, les institutions de développement économique, les universitaires et les chercheurs dans les industries alimentaires et agricoles, et les activistes travaillant pour les ONG et les mouvements sociaux pour construire des systèmes alimentaires durables à Djebonoua et Bouaké, crée également des opportunités pour les jeunes du monde entier de discuter des défis de la sécurité alimentaire et de partager des informations sur les opportunités offertes par l’agriculture. Toutes ces initiatives offrent la possibilité de construire et de transformer le système alimentaire africain en entreprise.
Selon le Programme Alimentaire Mondial, malgré une baisse marginale du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë par rapport à l’année dernière – liée à l’amélioration de la sécurité et à des précipitations supérieures à la moyenne dans certaines régions du Sahel – l’insécurité alimentaire s’aggrave. https://fr.wfp.org/communiques-de-presse/lafrique-de-louest-et-centrale-confrontee-une-profonde-crise-alimentaire-les
Les investissements dans l’entrepreneuriat agricole sont indispensables pour améliorer la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Pour rappel, les jeunes représentent déjà 60 % de la population africaine sans emploi. S’ils nourrissent l’ambition de transformer leur économie, les pays africains auront besoin d’institutions fondées sur le savoir et d’un atout indéniable que représente une jeunesse instruite et bien formée.
« L’Afrique doit cesser d’être un musée de la pauvreté. Ses populations sont résolues à renverser cette tendance. L’avenir des jeunes africains n’est pas en Europe, leur destin n’est pas de périr en Méditerranée », a déclaré aux journalistes Akinwunmi Adesina, président de la Banque africaine de développement, lors des 53es Assemblées annuelles de l’institution, qui ont eu lieu à Busan, en Corée du Sud, en juin dernier.
L’expérience montre que des jeunes éduqués percevront les activités agricoles comme une profession digne de ce nom, seulement si l’agriculture elle-même devient une activité intellectuellement et économiquement satisfaisante. C’est pourquoi les nouvelles techniques agricoles doivent se fonder sur des méthodologies de précision et doivent s’adresser à plus de jeunes gens et jeunes femmes éduqués, en leur proposant de lancer une nouvelle révolution verte.
L’Afrique doit se nourrir d’elle-même et c’est possible.