Republié par Jean Narcisse Djaha, PhD
Porté par une croissance soutenue depuis quelques années, le continent africain est confronté à de nombreux défis, notamment dans les secteurs de la production agricole et de l’alimentation. Dans les années à venir, sa population, jeune, va continuer à s’accroitre et à s’urbaniser. Les besoins en produits alimentaires vont augmenter mais aussi changer. Il est donc nécessaire d’accroitre la production agricole, mais aussi d’assurer sa valorisation par la transformation et la commercialisation, tout en favorisant l’emploi des jeunes qui seront nombreux à arriver sur le marché du travail. Répondre à ces enjeux en intégrant les contraintes du changement climatique et la nécessaire préservation des ressources naturelles et de la biodiversité constitue un véritable défi. La formation et la professionnalisation des étudiants et des jeunes diplômés, dans les domaines de l’entrepreneuriat, de l’agriculture et de l’agroalimentaire, constituent un levier majeur du développement de l’Afrique, et sont au coeur du programme pédagogique de la Chaire universitaire Systèmes alimentaires et Entrepreneuriat en Afrique.
Selon la Chaire universitaire Systèmes alimentaires et Entrepreneuriat en Afrique, l’entrepreneuriat des jeunes constitue un levier incontournable du développement agricole de l’Afrique. Enrichie par les contributions d’enseignants, de chercheurs et d’entrepreneurs engagés, elle inscrit son action dans le cadre du développement de projets durables sur le plan social, économique et environnemental.
Dans la perspective de la mise en œuvre de la stratégie de l’Alliance pour une Révolution Vert en Afrique «AGRA» 3.0 que le programme » entrepreneuriat des jeunes pour l’avenir de l’agriculture ( YEFFA ) a vu le jour. Ce programme dédié à la jeunesse a une durée de 5 ans.
Pour Mme Régina Richardson, country programs lead, AGRA – Mali, ce programme quinquennal vise à accroître la participation des jeunes africains à l’initiative de la transformation des systèmes alimentaires africains. Avant de souligner que » les systèmes alimentaires africains continueront d’être confrontés à des défis dus à l’augmentation des sécheresses, aux vagues de chaleur intense, aux tempêtes, à l’élévation du niveau de la mer, aux inondations et aux incendies de forêts ».
Discuter et partager les connaissances sur les actions politiques à l’autonomisation des jeunes du pays étaient l’objectif de cette rencontre d’échange avec les jeunes du secteur agricole et agroalimentaire du pays avec les décideurs et partenaires de mise en œuvre du projet.
« C’est un programme qui va permettre à la jeunesse de pouvoir échanger sur les défis auxquels ils sont confrontés dans le secteur de l’agriculture et aussi de pouvoir échanger, nouer des partenariats et avoir un accès aux marchés », s’est réjouie Fily Keita, bénéficiaire du projet.
Les échanges de ce programme « Entrepreneuriat des Jeunes pour l’avenir de l’Agriculture» de AGRA-Mali, en collaboration avec la Fondation MasterCard et Jacob’s Ladder Africa ont tourné autour des questions, « quels sont les principaux obstacles à l’entrepreneuriat agricole pour les jeunes au Mali ?, quelles opportunités émergentes existent pour les jeunes dans le secteur agricole au Mali ? Comment le gouvernement et les ONG peuvent-ils mieux soutenir les jeunes dans le développement de pratiques agricoles résilientes au climat ? »
Mme Mandarina Khabetsa, chargée de la communication du projet de son côté s’est appesantie sur les objectifs de la présence du programme dans le pays. « Nous sommes au Mali afin de pouvoir contribuer au développement des jeunes et des femmes. Le Mali est un pays qui a un grand potentiel dans le secteur agricole». Et de renchérit en indiquant le but de l’atelier, « nous voulons voir la perception des jeunes car personne ne peut mieux parler à la place des jeunes qu’eux-mêmes ».
De plus, selon le groupe d’experts Malabo Montpellier Panel (dans leur nouveau rapport 2024), les jeunes joueront un rôle essentiel dans la transformation des systèmes agroalimentaires et dans la réalisation des objectifs du continent en matière d’emploi, de croissance et de santé, grâce à des politiques novatrices. Le nouveau rapport, intitulé YOUTH AHEAD : Policy Innovations to Create Opportunities for Young People in Africa’s Agrifood Systems affirme que les systèmes agroalimentaires constituent un moyen important de résoudre les problèmes de chômage et de sous-emploi auxquels sont confrontés les jeunes Africains et que leur renforcement permettra de réduire la pauvreté et de renforcer la sécurité alimentaire sur le continent.
Le rapport, lancé lors du 13e Forum Malabo Montpellier à Kampala, en Ouganda, examine le cas de quatre pays africains : le Ghana, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe. Ces études de cas montrent comment les politiques innovantes et les réformes institutionnelles peuvent changer la donne en matière d’autonomisation des jeunes dans les systèmes alimentaires. Le rapport indique que le secteur agroalimentaire africain recèle un important potentiel inexploité en termes d’emplois et de moyens de subsistance pour la population jeune du continent, qui connaît une croissance rapide.
Dr Ousmane Badiane, Président d’AKADEMIYA2063 et Coprésident du Panel Malabo Montpellier, déclare à ce sujet : « Le secteur agroalimentaire africain offre un potentiel extraordinaire en termes d’emplois attrayants, rentables et durables, pour notre population de jeunes en pleine croissance, ce qui contribuera à relever les défis de la sécurité alimentaire sur le continent. »
Pour Dr Dorothy Okello, Doyenne de l’école d’ingénierie de l’université de Makerere et membre du Panel Malabo Montpellier, « attirer les jeunes Africains dans le secteur agroalimentaire et leur permettre de jouer un rôle actif dans l’élaboration des systèmes alimentaires doit aller de pair avec l’exploitation du potentiel des nouvelles technologies dans le secteur ».
Elle ajoute que « développer l’esprit d’entreprise de la jeunesse africaine parallèlement au développement de l’IA et des technologies émergentes, tout en investissant dans les compétences transférables dans des domaines tels que la programmation informatique, les systèmes embarqués, la science des données et les études commerciales, maximisera les capacités des jeunes à faire progresser la transformation agroalimentaire et économique de l’Afrique ».
Nb : l’article original publié par ASK, agence de communication et de production audiovisuelle créative basée au Mali composée d’une équipe de jeunes professionnels dynamiques ayant fait leurs preuves dans les différents domaines de la communication et de l’audiovisuelle.