Jean Narcisse Djaha, PhD
« Il n’y a absolument aucune raison pour que l’Afrique soit une région importatrice nette de produits alimentaires, ce qui l’oblige à dépenser plus de 35 milliards de dollars par an. L’Afrique doit pouvoir s’alimenter elle-même – et l’Afrique doit devenir une puissance mondiale dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture » – Akinwumi Adesina, président de la BAD
En Afrique, beaucoup de populations dépendent de l’agriculture pour vivre. Mais le secteur agricole subit de plein fouet l’impact du dérèglement climatique : sécheresses, inondations, tempêtes. Depuis quelques années, les populations locales africaines font également face à la multiplication des plantations industrielles, avec des conséquences sur la souveraineté alimentaire.
Chercher à atteindre la sécurité alimentaire pour tous les citoyens est un enjeu social majeur. Bâtir la sécurité alimentaire peut être envisagé comme un grand casse-tête où chacun possède un morceau de la solution. Autrement dit, l’atteinte de la sécurité alimentaire ne peut se réaliser que si différents groupes de personnes évoluant dans plusieurs sphères de la société s’impliquent activement. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons bâtir des solutions durables.
L’accès à la nourriture, en quantité et en qualité, est un droit humain fondamental. Il est également essentiel pour éradiquer la faim et la malnutrition et disposer d’une main-d’oeuvre productive et en meilleure santé. Bien que l’agriculture emploie plus de 60 % des travailleurs en Afrique et représente près du tiers du PIB du continent, le continent africain est la région du monde qui souffre le plus de manque de nourriture, comptant plus de 232 millions de sous-alimentées, soit environ une personne sur quatre. Pour cela, chaque africain doit s’impliquer dans la valorisation des chaines de valeurs agricoles en Afrique.
L’Afrique est dotée d’un immense potentiel de production agricole et on y trouve 60 % des terres arables inexploitées du monde. Selon la banque Africaine de Développement, l’agriculture est donc un secteur à fort potentiel de création d’emplois, principalement dans les économies fragiles. Étant donné l’importance de l’alimentation et de la nutrition, la promotion des chaînes de valeur et l’amélioration de l’accès aux marchés devraient favoriser la diversification économique, accroître les revenus, améliorer la sécurité alimentaire et la stabilité macroéconomique, contribuer à l’atténuation des conflits et empêcher les migrations internes et externes.
L’insécurité alimentaire structurelle est un défi particulier dans les économies fragiles, qui sont disproportionnellement vulnérables aux chocs des prix des ressources et des produits de base et où le mauvais état des infrastructures agricoles, la mauvaise gouvernance et la faiblesse des institutions engendrent une faible productivité et une forte dépendance à l’égard des importations de produits alimentaires.
Grâce à cette stratégie qui unit tous les africains autour de cet idéal, l’afrique pourra libérer son plein potentiel et accélérer son développement économique. Selon Chiji Ojukwu Directeur du département de l’Agriculture et de l’agro-industrie à la Banque Africaine de Développement, le secteur agricole africain recèle un énorme potentiel. S’il est adéquatement exploité, sa contribution peut être capitale à la promotion de la croissance inclusive sur le continent.